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Un objet archéologique de plus de 4000 ans trouvé dans la région

Lors d’une récente activité régionale de recensement archéologique, un homme d’Arundel a apporté une pièce que l’archéologue Roland Tremblay estime être âgée d’au moins 4000 ans.

Cet artefact, vieux d’au moins 4000 ans, a été ramassé au début des années 1900 aux abords du ruisseau Beaven, puis présenté à l’archéologue Roland Tremblay le 18 juin dernier par le petit-fils du découvreur. (Photo – Véronique Piché)

Véronique Piché.

« Ça, monsieur, ça date de la période Archaïque. Je dirais que c’est plus ancien que 4000 ans avant aujourd’hui, on pourrait même parler de 5000 ans », explique l’archéologue Roland Tremblay à l’homme qui a apporté cette pièce.

L’objet en question est fait de pierre sédimentaire polie de main d’homme. Pour Roland Tremblay, cet outil est une tête de hache, ou d’herminette. À sa base, on peut observer un sillon qui permettait l’installation d’un manche. À ce sujet, les archéologues rappellent que seule une infime partie des objets enfouis dans le sol québécois parviennent jusqu’à nous : pièces de bois (comme le manche d’une hache), écorces, ossements, peaux d’animal et coquillages se sont décomposés au fil du temps.

Cet objet archéologique a été répertorié lors de la troisième et dernière séance de recensement régional, organisée par la municipalité d’Amherst en collaboration avec celles d’Arundel, Brébeuf et Huberdeau. Cette activité visait à offrir aux archéologues de premiers indices de l’occupation du territoire avant la colonisation. Même si peu d’objets d’intérêt ont été rapportés par la population locale, Roland Tremblay est satisfait de l’exercice.

« On a quand même eu des informations verbales à propos de trouvailles. On va suivre ces pistes-là », explique l’archéologue.

Cet artefact daterait d’au moins 4000 ans. (Photo – Véronique Piché)

Étude de potentiel archéologique

Le maire d’Amherst, Jean-Guy Galipeau, ainsi que le chargé de projet du futur Centre d’interprétation du territoire d’Amherst, Denis Chabot, ne cachent pas leur intention d’obtenir des subventions pour démarrer une étude de potentiel archéologique dans le secteur. Advenant le cas, l’archéologue Roland Tremblay sait par où il commencerait.

« On commencerait par les endroits où des objets ont été trouvés par des citoyens. Hormis ces lieux, il y a tous ces endroits stratégiques intéressants qu’on peut d’ores et déjà identifier, par exemple l’embouchure de la rivière du Diable dans la Rouge », décrit-il.

Pour l’instant, une des hypothèses à propos de l’occupation ancienne du territoire se rapporte à des autochtones qui étaient plutôt de passage. « Par rapport à Nominingue [où des fouilles archéologiques ont lieu depuis plusieurs années], on est plus en pays de rivières qu’en pays de lacs. Ici, on est essentiellement dans le domaine de la rivière Rouge, avec la Maskinongé. Les gens s’en allaient peut-être vers les hauteurs en utilisant le réseau hydrographique, mais tout cela reste à documenter », exprime Roland Tremblay.

Culturellement, le territoire de la rivière Rouge est celui des Wescarinis (peuple algonquien du sud-ouest du Québec), et ce même si la toponymie locale renvoie parfois aux Iroquois. « Ces noms de lieux font parfois référence à des faits historiques, mais ils sont surtout légendaires, ce qu’on retrouve dans tout le monde algonquien de la forêt boréale », note Roland Tremblay.

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