La tour à feu est un vestige d’un système de protection de la forêt. « Compte tenu de l’impossibilité de prévenir la totalité des feux qui se déclarent sur le territoire québécois, les différents intervenants en matière de protection des forêts ont cherché, de tout temps, à localiser rapidement les incendies avant qu’ils ne soient hors de contrôle. À partir de 1889, la détection, au même titre que la prévention, relevait des patrouilleurs qui arpentaient le territoire à pied, à dos de cheval ou en canot. En 1907, le chef du Service de la protection proposa une alternative en favorisant l’établissement d’un réseau de tours d’observation. Son projet lui était inspiré d’une expérience américaine réalisée dans l’état du Maine où un tel réseau avait été mis en place. »
La première région à s’organiser fut la Mauricie. Les compagnies forestières de la région de « l’Outaouais se regroupèrent pour former la Ottawa Forest Protective Association. En 1917, d’autres régions leur emboîtèrent le pas avec la création de la Laurentian Forest Protective Association pour la Côte-Nord et le Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Southern St. Lawrence Forest Protective Association pour la rive sud du Saint-Laurent et la Gaspésie. Dans chaque cas, la St. Maurice Forest Protective Association mit son expertise à contribution. Ainsi, à l’été 1917, la quasi-totalité des concessions forestières (19 424 548 hectares) était sous la protection de ces organismes. En 1918, ils se rassemblèrent sous le nom de Québec Forest Protective Association, une association qui devint un lieu d’échange et de partage de connaissances en matière de protection. Pendant que certains gouvernements provinciaux confiaient la gestion à l’État ou encore à des organismes indépendants, le Québec développait un modèle distinct, en collaboration avec l’industrie, à qui il avait laissé le soin d’organiser la protection sur les territoires qu’il lui avait concédés. Le gouvernement québécois accordait de légères subventions et remboursait la moitié des frais d’extinction des incendies. » (Blanchet, Patrick. 2003. Feux de forêt, l’histoire d’une guerre. Hull, Trait d’union)
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